Par Marie-Maude Bossiroy

Ne t’inquiète pas pour moi d’Alice Kuipers (2008), présente la relation entre une mère, souvent absente en raison de son travail (elle est médecin), et sa fille adolescente. Le lecteur découvre cette relation à travers un récit construit de manière inusitée. Comme elles ne se croisent pas souvent à la maison, elles s’écrivent des petits mots qu’elles laissent sur la porte du frigo. Ainsi, le lecteur suit alternativement deux narratrices : la mère et la fille.

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Il n’est physiquement pas possible d’écrire de longs discours sur des Post-it. Les mots que la mère et la fille s’échangent sont courts et simples : leur correspondance va à l’essentiel. De fait, ce roman constitue une lecture assez facile. Il s’agit d’une œuvre que des élèves moins doués pour la lecture pourront apprécier, dès le premier cycle du secondaire. Et pourquoi pas même en adaptation scolaire?

Or, le roman est assez consistant pour capter l’attention de lecteurs matures. D’ailleurs, l’éditeur Albin Michel en a proposé d’emblée des éditions différentes pour rejoindre deux marchés distincts : celui de la jeunesse et celui des adultes. Seul le graphisme des premières de couverture change selon le public visé. Une telle mise en marché témoigne alors du brouillage des frontières entre la littérature pour la jeunesse et la littérature générale.

Si Ne t’inquiète pas pour moi plaît également aux adultes, c’est sans doute grâce  à un habile traitement du thème des relations mère-fille. Les échanges entre elles sont parfois anodins, par exemple quand il s’agit de listes d’achats à faire, parfois intenses et douloureux. Comme dans la réalité, les grands drames se mêlent à la banalité du quotidien.

Vers la fin du récit, la maladie de la mère force les personnages à se faire leurs adieux. Qu’il s’identifie davantage à la mère qui se sépare de son enfant ou à la fille qui perd sa mère, le lecteur peut difficilement rester insensible devant la peine exprimée. Ce livre a de quoi émouvoir les jeunes, et les moins jeunes.

De la lecture à l’écriture 

— En classe, distribuez 6 Post-it à chaque élève. L’élève doit imaginer une correspondance entre un(e) adolescent(e) et sa mère (3 messages de la mère, 3 messages de son enfant). La création doit s’inspirer du sujet suivant : un conflit entre une mère et son enfant. La correspondance peut se conclure par une réconciliation ou non, au choix de l’élève.

Cette création sur Post-it peut se faire rapidement, elle requiert peu de matériel et sort de l’ordinaire.

Pour vous procurer le roman dont il est fait mention dans cet article…