Par Kim Picard-Lavigne


J’ai récemment découvert un album tête-bêche original : Au bonheur des lapins, écrit par Marie Nimier et illustré par Béatrice Rodriguez (publié chez Albin Michel Jeunesse). Vous reconnaîtrez peut-être le travail de Rodriguez, connue pour sa série d’histoires « sans paroles »  (Le voleur de poule, Partie de pêche, La revanche du coq…)

Voici ce qu’en dit l’éditeur: Pablo est peintre et vit à la campagne. Un midi, il a envie de taboulé. Stupeur : le persil du jardin a été volé ! C’est un lapin qui a fait le coup, tout juste installé dans le jardin après une course-poursuite avec des chasseurs. Pablo, catastrophé, cherche un moyen de se débarrasser de ce colocataire intrusif. Las, chacune de ses tentatives est mal comprise par notre lapin, qui se sent, lui, très bien accueilli : quand Pablo vide ses poubelles dans le terrier, Lapin pense qu’il l’aide à se meubler. Quand Pablo inonde le terrier pour l’éloigner, Lapin est heureux de cette agréable piscine… C’est l’escalade de quiproquos, jusqu’au moment où Pablo craque pour de bon et où Lapin fait ses valises. Laissant un vide inattendu…

Généralement, le lecteur a l’habitude d’observer une seule première de couverture, mais avec cet album, il y en a deux. Attention, elles sont similaires et le titre est le même des deux côtés. C’est un livre qui se lit recto, puis verso.

Choisirez-vous de présenter les deux pages couvertures aux élèves avant d’amorcer la lecture? Ou bien cacherez-vous cette mise en page particulière? Eh bien, comme mes lecteurs ont l’habitude d’observer la quatrième de couverture, j’ai dû retourner le livre lorsqu’ils me l’ont demandé… Comme ils ont été surpris lorsqu’ils ont aperçu une seconde page couverture! À mon avis, il vaut la peine de présenter les deux pages couvertures dès le départ. Observer les illustrations avec les enfants pourra leur permettre de faire des au-bonheur-des-lapins-1 prédictions et d’expliquer pourquoi l’auteure a fait deux premières de couverture. Leurs prédictions seront-elles les bonnes?

Ainsi, le lecteur aura la chance de découvrir deux versions de l’histoire. D’un côté, le narrateur nous présente la vie du lapin, sa réalité et son point de vue, d’une certaine façon. De l’autre, la narration est centrée sur la  vie du jardinier, un artiste peintre.

Sachant (ou non) que les versions sont différentes, le lecteur aura le choix de commencer d’un côté ou de l’autre. Mais lequel choisir? Pour ma part, j’ai commencé avec la version du peintre jardinier. Excédé par la présence d’un lapin gourmand dans son potager, ce dernier mettra plusieurs plans à exécution afin de se débarrasser de ce dernier. Y arrivera-t-il? De l’autre côté du livre, on suivra le même lapin innocent, naïf et gourmand. Ce dernier est convaincu que le au-bonheur-des-lapins-2 peintre est aux petits soins avec lui… Connaissant les réelles intentions du peintre, le lecteur réagira sûrement en lisant cette version de l’histoire.

Dans cet album, les malentendus sont assez réussis. Ils font sourire le lecteur et lui permettent de faire des liens entre les différentes parties de l’histoire. Les illustrations sont délicates et savoureuses.

Comment se terminera ce récit? Les pages centrales de l’album vous le révèleront!

 

Pour vous procurez l’album dont il est fait mention dans l’article:

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