par Catherine Boissy


Vous est-il déjà arrivé de terminer un livre le cœur gros, ému par la puissance des mots? De refermer la quatrième de couverture et de prendre un moment pour savourer cet instant? En terminant Des ailes dans la nuit de Jane Yolen, j’ai vécu un petit deuil. Bien sûr, j’allais pouvoir le relire encore et encore, mais plus jamais je ne revivrais cette première rencontre avec l’œuvre. Avec des mots justes empreints de poésie, Jane Yolen raconte la douce soirée où un père amène sa fille courir le grand-duc.

Ce qui frappe en lisant cette œuvre, c’est certainement la voix de l’auteure. Elle réussit à nous amener dans la nuit avec eux : on sent presque le vent glacial sur nos joues, nous aussi. En lecture, j’utiliserais cet album pour étudier le choix des mots, plus précisément les mots évocateurs. Selon la Progression des apprentissages, les élèves doivent être amenés dès la 2e année à « repérer les expressions imagées et autres figures de style », dont les comparaisons et les métaphores font partie. Les élèves en apprentissage de la lecture doivent d’ailleurs agrandir leur vocabulaire afin d’être en mesure de comprendre des textes littéraires plus soutenus.

Quelque part derrière nous, sourd, le long sifflet d’un train comme une très triste chanson.

En grand groupe, il serait pertinent de faire une relecture de cet album en demandant aux élèves de signaler les expressions imagées ou les mots évocateurs. Ensuite, les élèves pourraient discuter de l’effet de ces choix sur le lecteur, soit faire naitre des images dans notre esprit.

Extrait publié avec l’autorisation de l’éditeur

Le rythme de cet album est aussi très intéressant à étudier avec les élèves. Les phrases sont longues et le rythme est lent, ce qui nous donne l’impression d’attendre le grand-duc également. L’auteur décrit chaque instant de cette soirée en ne négligeant aucun détail. En écriture, c’est un merveilleux livre pour modéliser la stratégie à montrer plutôt que dire. Des ailes dans la nuit est d’ailleurs l’un des livres modèles pour les ateliers d’écriture de récits en 2e année (Lucy Calkins). Enfin, je m’en voudrais de passer sous silence les magnifiques illustrations de John Schoenherr, dont le coup de pinceau ajoute un brin de nostalgie à l’oeuvre.

Veuillez noter que cet album est à paraître le 20 février prochain chez votre libraire!


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