Par Marie-Maude Bossiroy


Du poétique au premier cycle?

Tout au long de leur parcours au secondaire, les élèves sont invités à s’intéresser aux jeux sur le langage, aux manières de dire, au style. La découverte des principales figures de style, dont la métaphore et la comparaison, s’amorce ainsi dès le 1er cycle du secondaire, comme le signale la Progression des apprentissages (2011). Dans cette perspective, les enseignants et enseignantes pourront avoir envie de mettre la main sur des œuvres littéraires faisant la part belle au discours imagé.

En plus des textes de poésie à proprement parler et des textes chansons, on peut trouver des textes narratifs qui se situent à la frontière entre le recueil poétique et le roman. Grâce à une écriture fragmentaire dans laquelle abondent les figures de style, la plus récente oeuvre de Mario Brassard entre dans cette catégorie. D’emblée, son titre est un bel exemple de personnification : Quand hurle la nuit.

Figures de style : modelage, repérage, création

Dans le cadre d’une utilisation en classe (1er cyle), je propose d’exploiter cette oeuvre en trois phases.

D’abord, on commencera par une phase de modelage, durant laquelle la personne enseignante fera ressortir les figures dans un extrait. La page 17, riche en la matière, pourrait être utilisée :

Un peu rassuré, Salicou se dirigea vers la fenêtre. Le ciel, vu de sa chambre, ressemblait à une mine de charbon où plus rien ne brûle.

[comparaison][…] Rien, l’obscurité totale, partout des nuages calcinés [métaphore]. Si seulement quelqu’un avait pensé à changer les ampoules, songea-t-il. Mais non, personne n’avait pensé à changer les ampoules des étoiles grillées [métaphore]. Encore moins les criquets, trop occupés à sonner l’alarme. [personnification] ( Quand hurle la nuit, p. 17.)

 

Après ce modelage, les élèves retourneront à la lecture individuelle pour repérer eux-mêmes des figures présentes dans le texte. Il y aurait ensuite un partage en équipes de deux, suivi d’un partage en grand groupe.

Finalement, il serait souhaitable que les élèves puissent expérimenter avec ses figures. Dans le récit de Brassard, le personnage de Salicou est perturbé parce qu’il a subi des attaques racistes. À la fin, ses parents organisent une riposte pacifique. Ce que je propose, comme activité d’écriture, c’est de produire (dans un style poétique) un dénouement alternatif. Les élèves devraient imaginer un texte dans lequel Salicou résout son problème par lui-même (1-2 paragraphes).

Prolonger le plaisir

S’il vous intéresse de vous projeter dans d’autres univers poétiques, j’attire votre attention sur la parution récente de Souffler dans la cassette, de Jonathan Bécotte, qui ne risque pas non plus de vous décevoir.

Pour vous procurer les livres dont il est question dans l’article…