Par Caroline Léveillé

 

L’album Première visite à Montréal 1912 le début d’un siècle, publié aux 400 coups, est un livre intelligent et vraiment intéressant. Dès les premières pages, le lecteur fait la rencontre d’Angélique, une enfant âgée de 12 ans et issue d’un milieu rural, qui part vivre auprès de sa famille déjà établie à Montréal. Auprès d’Élie, de Vitaline, de Rita, d’Alice, de Raoul et de Lionel, Angélique découvrira la ville de Montréal en 1912.

 

Vous vous demanderez peut-être pourquoi ce livre me semble si intéressant et bien conçu. Tout simplement parce que l’auteur Alain Leblanc a eu la brillante idée de mettre en scène un personnage principal, Angélique, qui rêve d’aller étudier dans un pensionnat à Montréal afin d’apprendre à chanter. Elle partira vers ce lieu totalement méconnu. Ce prétexte servira à propulser Angélique à la découverte des attraits de cette ville, à nous plonger plus d’un siècle en arrière et à nous surprendre à la lecture de certaines informations.

L’histoire commence chez le médecin du village où le père d’Angélique doit se faire soigner. La femme du médecin, ayant appris qu’Angélique partait pour la grande ville le lendemain, lui montre un magnifique livre relié de cuir dans lequel figurent de magnifiques photographies de Montréal. Elle lui énumère des faits historiques à l’aide des photos. Angélique, narratrice de sa propre visite à Montréal, nous raconte au fil des pages son arrivée et l’exploration de nombreux lieux ayant réellement existés. Au fil de son récit et afin d’appuyer ses propos, de nombreux clichés d’époque permettent au lecteur de se construire une meilleure compréhension. L’emplacement exact de chacune des photos est répertorié à la fin du livre ainsi que des faits historiques qui leur sont directement reliés nous permettent de remettre le tout dans son contexte.

 

L’album a été ingénieusement conçu, mariant un vocabulaire soutenu et relatif à une autre génération (gramophone, clochetons, promeneurs endimanchés, etc.) à une histoire mettant en scène une vie telle qu’elle l’était en ce début de siècle (souhait de s’enrôler dans l’armée, de se marier rapidement, du travail des jeunes de 14-15 ans, etc.). Les comparaisons entre les photos d’époque et celles d’aujourd’hui sont frappantes. De plus, à l’aide de Google earth, il est possible d’effectuer une visite de Montréal en cherchant les lieux visités par Angélique et sa famille.  L’observation des illustrations pourrait également être analysée auprès de vos élèves à l’aide d’une caméra document et permettrait de mettre en lumière de nombreux changements (vêtements, coiffures, moyens de transport, etc.).

 

J’ai réellement apprécié cette lecture et appris plusieurs nouvelles informations. J’ai déjà hâte de me plonger dans la lecture d’une autre œuvre d’André Leblanc, L’envers de la chanson Des enfants au travail 1850-1950.

Bonne découverte de Montréal!

 

Pour  se procurer le livre dont il est fait mention dans l’article …