Une collaboration spéciale de Julie Lévesque, enseignante au 2e cycle à l’école Saint-Enfant-Jésus de la Commission scolaire de Montréal


Je le sais, même assis sur votre terrasse ou sur les estrades inconfortables d’un terrain de soccer, vous pensez déjà (juste un peu) à la rentrée scolaire… Voici donc une suggestion pour les premiers jours, ceux où tout est à mettre en place sans qu’on sache vraiment parfois par où commencer…

Dans l’adaptation pour la jeunesse du roman L’odeur du café de Dany Laferrière, je crois avoir trouvé une forme de remède à ce problème. L’auteur y enchaîne de courtes chroniques du moment présent relatant l’été de ses propres dix ans dans les années soixante en Haïti. Ses courts textes très descriptifs mettent de l’avant les souvenirs qu’il garde de cet été-là passé près de sa grand-mère alors qu’il était souffrant et obligé de rester au repos à la maison. Ce ne sont probablement pas les mois d’été les plus rocambolesques de sa vie, mais pourtant, il en garde des souvenirs très précis et chers à son cœur. 

D’une année à l’autre, j’essaie d’innover pour animer des activités qui me permettront d’apprendre à connaître mes nouveaux élèves.

Classique parmi les classiques, je fais cependant toujours rédiger un court texte à propos des vacances d’été tout récemment terminées. 

Quelques élèves en ont long à dire ou disposent de rebondissements dignes de mention alors que bon nombre m’avouent souvent n’avoir rien fait de spécial, à tort ou à raison, la mémoire étant également une faculté qui oublie…

Ainsi, sensiblement à la manière de Dany Laferrière, il pourrait être intéressant d’amener les élèves à relire leur été sous un autre angle, celui des souvenirs des sens, des descriptions, des moments calmes, des gens rencontrés, des activités du quotidien, des anecdotes… Pour nourrir cette réflexion, je lirais à voix haute quelques chroniques choisies sur le volet. Dans un deuxième temps, je ressortirais avec les élèves quelques caractéristiques du style de l’auteur dans chacune des chroniques, notamment le fait d’avoir toujours un intertitre qui résume efficacement le contenu, d’écrire au présent et à la première personne, de rédiger des phrases relativement courtes et simples, de se limiter qu’à quelques phrases par chroniques. Enfin, je proposerais aux élèves d’écrire une, deux ou trois chroniques, c’est selon, à la manière de l’auteur Dany Laferrière.

Bien que le contenu de L’odeur du café s’adresse plus particulièrement à un lectorat de la fin du primaire ou du début du secondaire, je crois que j’en lirais volontiers des extraits à des élèves du deuxième cycle principalement pour les inspirer dans leur propre travail d’écriture. Il s’agit en somme d’un roman sociologique rempli de références culturelles liées à Haïti dont le style simple est accessible aux enfants. Aussi, n’est-ce pas là une excellente occasion de contact avec un des grands auteurs d’ici dont le rayonnement est immense et actuel, dans le moment présent.

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