Une collaboration spéciale de Julien Leclerc, enseignant au 3e cycle à l’école Marcel-Vaillancourt (CSDL)


En avant, marche !

Amalgame parfait de délicatesse et de tendresse, l’album «Le chemin de la montagne» écrit et illustré par Marianne Dubuc (lauréat du prix du Gouverneur général du Canada en 2018) est une oeuvre d’exception,  une caresse littéraire, quintessence de la chaleur de l’autrice.

Lors d’une fin de semaine pluvieuse de juin, j’ai eu le bonheur d’aller escalader le chemin de la Réserve naturelle Gault de l’Université McGill, plus communément appelé Le sentier Pain-de-sucre. J’avais pensé à tout…bouteille d’eau, imperméable, collations, mais SURTOUT…mon album «Le  chemin de la montagne». Les personnages de Madame Blaireau et Lulu, le chat, se lancent dans l’ascension de cette montagne emblématique du Mont-Saint-Hilaire.

Ma dernière lecture remontait à bien longtemps, mais je tenais à faire une relecture de l’album lorsque les splendeurs qu’offre le sommet se poseraient devant mes yeux. En me laissant guider par la plume douce et légère de Marianne Dubuc, les mots et les illustrations ont alors pris tout leur sens. La richesse du vocabulaire, les subtilités régionales, la force des illustrations, la présence détaillée de la faune et de la flore m’ont émerveillé. Le message de persévérance et d’endurance tout comme la beauté des dessins au crayon de bois et des paysages recréés par Marianne Dubuc m’avaient grandement enchanté.

©Marianne Dubuc, « Le chemin de la montagne », Éditions Album.*

Littérature et plein air? Eh oui, c’est possible!

Si vous demeurez dans la grande région métropolitaine de Montréal, pourquoi ne pas organiser une sortie scolaire à la Réserve naturelle Gault avec vos élèves ? Si le budget et la volonté des parents sont présents, cette escapade en forêt pourrait rester gravée à tout jamais dans la mémoire de vos petits randonneurs. Imaginez-vous en train de découvrir avec eux les beautés que nous offre ce paysage forestier, d’observer la végétation qui s’agite sous le souffle doux d’un vent de printemps, d’admirer la vue imprenable du sommet et de sentir les différents parfums de la Montérégie. En compagnie de parents bénévoles, cette activité pourrait être grandement enrichissante.

Voici un lien intéressant à consulter offert par la Réserve naturelle du Gault. On y présente les coûts reliés à l’activité, des cartes des sentiers, des conseils sur la préparation, etc. :

https://gault.mcgill.ca/workspace/uploads/fichiers/politique-groupe_rng_2019_final.pdf

Collaborez avec l’enseignant(e) d’éducation physique !

Avant de vous lancer dans ce type d’activité, n’hésitez pas à préparer adéquatement vos élèves. Voici un exemple de réflexion et d’enseignement qui pourrait être fait en classe :

  • Marcher…est-ce vraiment de l’exercice? (en lien avec les cours d’éducation physique: Compétence 3 / Adopter un mode de vie sain et actif)

«La randonnée pédestre, qu’on appelle aussi le «hiking» en anglais, est une activité sportive souvent sous-estimée par plusieurs.

Le hiking nous permet de développer notre activité cardio-vasculaire tout en renforçant nos muscles des jambes ainsi que nos abdominaux.

Lors de la montée, vous sentirez votre rythme cardiaque augmenter considérablement, malgré le fait que vous n’êtes pas en train de courir. Lors de la descente, ce sont particulièrement vos muscles fessiers ainsi que votre cuisse qui effectueront le travail. Un bon étirement est de mise, car des blessures aux chevilles et aux genoux peuvent rapidement arriver.»

Profitez d’une collaboration avec vos enseignants d’éducation physique pour discuter de l’importance d’une bonne préparation à l’exercice en montagne. La préparation à ce type d’activité est primordiale. On peut alors donner un petit cours scientifique sur l’importance de l’hydratation pour le corps, de l’échauffement, de la différence entre une activité cardio-vasculaire et une activité musculaire.

Une lecture interactive en montagne

Ci-dessus : Le lac Hertel, avec des centaines de bernaches cet automne!

Afin d’exploiter l’oeuvre de Marianne Dubuc dans sa totalité, apportez l’album pour faire remarquer aux élèves les diverses inspirations de cette dernière. Pensons simplement au Lac Hertel où Lulu et Madame Blaireau s’arrêtent pour souffler un peu, le chant des bruants à gorge blanche dont on peut imiter le chant de cette manière :  «où es-tu Frédéric, Frédéric, Frédéric? » (d’où pourquoi l’oiseau se nomme Frédéric dans le récit), les trésors trouvés par Lulu, la présence forte de cette région pomicole, la croisée des sentiers, les champignons inusités que cueille Madame Blaireau pour son ami Alexandre. Cet album regorge de subtilités à faire remarquer à vos élèves. Madame Blaireau agit à titre de «passeuse de culture», tout comme il en est de notre rôle enseignant. Prenez le temps d’apprécier cette oeuvre de Marianne Dubuc. La conscience de son environnement est si importante lorsqu’on veut décrire un lieu le plus fidèlement possible.


Pour vous procurer le livre dont il est fait mention dans l’article, c’est par ici :

* Extrait diffusé dans l’article avec l’accord de l’éditeur.