par Shanna Stever, collaboratrice spéciale

Plusieurs d’entre vous ont passé des heures à lire les petits livres noirs de la collection Frissons dans leur jeunesse. Ces livres étaient des incontournables et sont rapidement devenus très populaires. Ce qui a fait la grande popularité de ces titres, c’est ce nous étions dans un niveau modéré d’horreur, car l’accent était mis dans le suspense qui était présent dans toutes les pages. C’est ce qui m’a fait apprécier la série et qui, je crois, a nourri mon goût pour les histoires de crimes et d’enquêtes.

Il y a trois ans, la maison d’édition Héritage a décidé de reprendre les histoires et de les rééditer au goût du jour. Vous vous souviendrez sûrement de leur grande campagne où ils ont offert un livre gratuitement à des centaines d’enseignants! À ce moment-là, on avait repris les titres les plus populaires de l’époque et on avait apporté quelques modifications pour les rendre plus modernes. Peu de temps après cela, on avait lancé les histoires « sang pour sang québécois ». L’idée derrière cela était d’offrir de nouvelles histoires écrites par des auteurs québécois et présentant une réalité plus proche de la nôtre. Ces histoires ont vraiment été populaires, tellement que les enfants plus jeunes voulaient aussi avoir des Frissons à leur niveau. C’est là qu’est née la collection Mini Frissons afin d’offrir des histoires plus courtes et moins effrayantes que les originales. C’est un grand succès depuis et de plus en plus de titres s’ajoutent.

Pour les 30 ans de la collection (déjà!), on est venu revamper tout le concept de la collection pour vous offrir 4 niveaux de frayeur. On retrouve maintenant seulement des histoires écrites par des auteurs québécois et on se laisse maintenant la possibilité que le récit se termine mal.

Frousse verte : À partir de 8 ans, cette collection présente des histoires qui rejoignent l’imagination des jeunes. On présente des peurs qui sont plus créées dans notre tête et qui ont un effet domino avec l’environnement qui entoure le personnage. Ce sont de courtes histoires de 96 pages où le personnage principal parle à la première personne. On reste plus en surface et on ne plonge pas dans un univers trop sombre ou avec trop d’horreur. C’est un livre écrit avec de plus gros caractères qui plaira aux élèves plus jeunes qui cherchent une lecture différente. C’est aussi un format parfait pour travailler en cercle de lecture ou même pour en faire une lecture feuilleton.

Peur bleue : À partir de 9 ans, ces histoires de 160 pages sont plus fouillées et plus psychologiques. On travaille beaucoup avec les légendes urbaines, les rumeurs et les jeux de piste. Les intrigues sont plus situées dans un univers d’enquête et le personnage principal parle également à la 3^e personne. C’est le format parfait selon moi pour les élèves du 2^e et 3^e cycle, car cela se lit rapidement et c’est aussi un format idéal pour la lecture feuilleton. Il serait aussi idéal pour un cercle de lecture puisque ce sont des histoires faciles à suivre et qu’il sera intéressant de discuter des réactions de tous et chacun.

Terreur rouge : Cette collection est celle qui est au même niveau que les livres de notre enfance. Les histoires d’un peu plus de 300 pages sont plus dans un niveau d’horreur que de suspense et peuvent ne pas être adaptées à tous vos lecteurs du primaire. Il est tout même intéressant d’en avoir quelques-uns en classe pour assouvir le désir qu’auront certains élèves de lire encore plus d’histoires d’épouvante. Dans ma classe, je fais simplement un avertissement pour cette catégorie en leur disant le genre de choses qu’ils peuvent retrouver dans ces histoires et je n’ai jamais de problème. Ils se connaissent bien au 3^e cycle et ne se dirigeront pas vers ces livres si ce n’est pas leur genre.

Frisson extrême : Cette dernière catégorie est destinée à un public de 14 ans et plus. Elle serait parfaite pour le secondaire ou encore pour les adultes comme vous et moi qui ont envie de replonger dans les histoires de ce genre. Je m’en réserve sur ma pile à lire personnelle pour le mois d’octobre!

Maintenant, il est intéressant de voir comment exploiter ces superbes romans en classe. Ce que j’aime particulièrement, c’est l’utilisation des peurs fréquentes des enfants qui sont à la base des histoires. On parle par exemple de se retrouver seul en forêt, d’un directeur effrayant, de maisons qui semblent hantées ou même d’insectes indésirables comme les araignées. Il serait intéressant d’aborder les peurs de vos élèves de leur demander comment cela se manifeste. Un exercice d’écriture sur les réactions physiques et les comportements liés aux peurs serait très intéressant. Vous pouvez aussi simplement faire décrire un environnement hostile selon les procédés vus par l’auteur.

Voici comment vous pourriez fonctionner :

• Annoncer la lecture d’un roman et nommer tout de suite la peur qui est représentée. Par exemple, dans le roman Des voix d’épouvante (Frousse verte), on parle d’un garçon qui doit relever le défi d’aller seul dans la forêt alors qu’il a terriblement peur de cet endroit.
• Demander aux élèves si c’est quelque chose qui leur ferait peur et pourquoi.
• Discuter et faire la liste des choses qui peuvent être menaçantes dans la forêt quand on est seul.
• Lire le court roman Frissons choisi, par exemple dans le niveau Frousse verte.
• Tout au long du récit, prendre en note les éléments qui causent de l’inconfort au protagoniste et noter les réactions physiques et les comportements qu’il adopte pour affronter sa peur.
• Relever les procédés d’auteurs qu’on trouve intéressants lors de la lecture pour créer un récit de peur : des sons qui sont entendus, des ombres qu’il voit, du vent qui souffle, un regard étrange, une odeur indésirable, un craquement ou même une rencontre malaisante.
• Écrire un court texte à la manière de l’auteur, soit en décrivant un lieu hostile en utilisant des descriptions liées aux cinq sens ou encore en décrivant la réaction d’un enfant dans une situation de peur.

Comme je vous disais précédemment, une lecture feuilleton est une excellente idée, surtout pour se mettre dans l’ambiance de l’Halloween. Il peut aussi être intéressant d’ajouter quelques entrées au carnet de lecture suite à la lecture de certains chapitres. Je vous ai préparé un document avec des questions universelles vous permettant de les utiliser avec n’importe quel titre, au moment qui vous semble opportun dans votre lecture. Finalement, vous pouvez utiliser ces questions pour travailler en cercle de lecture ou même en atelier. Si vous avez envie de travailler en atelier, je vous conseille d’aller télécharger des extraits sur SAMUEL afin de rendre l’activité plus efficace. Presque tous les titres sont disponibles sur cette plateforme, vous pouvez même utiliser des extraits de différentes œuvres et travailler la comparaison ou les ressemblances.

Pour télécharger le document en lien avec le carnet de lecture: Carnet-lecture-Frissons

J’espère que vous passerez de beaux moments à redécouvrir la magnifique collection Frissons qui nous fait frissonner depuis maintenant 30 ans !