Par Julie Robert

J’entends régulièrement des enseignants avoir la réflexion suivante :

 

Pour ce faire (pour les préparer), ces enseignants cherchent des textes et des questions associées.

Leur quotidien en est ponctué.

 

 

Voici quelques pistes pour entamer (ou poursuivre) votre propre réflexion…

  • Giasson (1990) mentionne que trop souvent les enseignants préparent systématiquement des questions pour leurs élèves lecteurs, voulant ainsi valider leur implication dans la tâche.

Amener nos élèves à lire pour répondre à des questions leur laissera entendre que le but premier de la lecture est de répondre à des questions (et non de s’émerveiller, de découvrir, de s’évader, de grandir…).  Ainsi, nous leur enseignerons que comprendre un texte, c’est retenir ce qu’il faut pour réussir les examens (les noms des personnages, les dates, etc.).

  • Jorro (1999) soutient qu’une approche où la compréhension en lecture serait davantage perçue comme didactique, voire prescriptive façonnerait un lecteur « compétiteur » prêt à réussir une gamme d’exercices (de questionnaires).

Amener nos élèves à lire pour répondre à des questions leur laissera comprendre que lire est avant tout d’intérêt « scolaire ». Pour performer, ces « bons » lecteurs connaitront la recette pour répondre à toutes les questions que nous leur soumettrons. Deviendront-ils des lecteurs experts pour autant? Auront-ils envie de continuer à lire, une fois leur scolarité terminée?

  • Irwin et Baker (1989) émettent quant à eux des réserves sur la lecture « scolarisante », affirmant que les questions encouragent de mauvaises habitudes.

Amener nos élèves à lire pour répondre à des questions les entrainera à retenir ces éléments non pertinents pour la compréhension globale, mais qui prennent tout à coup une importance démesurée dans nos questionnaires en lecture et parfois même dans nos évaluations.

 

« Ce sont rarement les réponses qui apportent la vérité, mais l’enchaînement des questions. » (Daniel Pennac, 1987. La fée carabine.)