Un article de Julie Robert

Lorsque j’ai appris que les éditions D’eux feraient revivre L’Étoile d’Erika, j’étais très emballée! Je n’avais pas eu la chance de me procurer cet album lorsqu’il était paru il y a des années de cela (alors publié aux éditions Milan). C’est avec un tout nouveau graphisme et même une nouvelle traduction que vient de paraitre ce petit chef-d’oeuvre. Un superbe travail chapeauté par l’équipe Nadon-Leduc, encore une fois. Un livre « coup de coeur » à vous procurer dès maintenant!

L’histoire d’Erika, c’est un album qui traite de sujets poignants : l’Holocauste, la guerre, l’abandon… C’est avec une voix sobre et évocatrice que Vander Zee nous raconte l’histoire d’Erika, une petite fille qui est née un jour de 1944 en Europe, et qui a échappé à l’Holocauste. Échapper À l’Holocauste ou encore s’échapper DE ce génocide. Mais comment? Elle n’était alors qu’un bébé de quelques mois… C’est ce qui rend cette histoire encore plus poignante, le COMMENT, la façon avec laquelle la petite Erika a survécu grâce au geste de bravoure qu’aura posé sa mère.

« Sur le chemin qui la menait à la mort, ma mère m’a lancée vers la vie. »

© Ruth Vander Zee et Roberto Innocenti « L’histoire d’Erika », Éditions D’eux.*

Vous l’aurez constaté à la lecture de cet extrait, cet album est une magnifique oeuvre à lire à vos élèves du 3e cycle. Pourquoi ne pas aller plus loin et s’en inspirer pour étudier la voix de Ruth Vander Zee, une voix oh combien inspirante pour les auteurs de votre classe! Ce texte descriptif arrive en effet à capter l’attention du lecteur dès le départ. Comment Vander Zee réussit-elle à nous donner envie de continuer à lire son récit? Voilà la piste de réflexion à laquelle j’exposerais mes élèves! :-) (Bien sûr, vous comprendrez que je vous propose ici des pistes d’exploitation en lien avec la voix de l’auteure, mais que les thématiques de la guerre et de l’Holocauste seront également à aborder avec vos élèves, en lien avec la Progression des apprentissages.)

  • D’abord des éléments du paratexte qui intriguent et inspirent : une magnifique dédicace et une note de l’auteure, nous plongeant dès lors dans sa rencontre avec Erika.

  • Puis, un changement au niveau de la narration : ce n’est plus l’auteure qui nous parle, mais bien Erika. La narration interne est alors un choix judicieux pour ce type de texte, car le lecteur s’en voit encore plus interpellé.

  • (Considérant la page titre comme la page 1) Dans la double page 6-7, le texte suffit. Aucune illustration, uniquement des phrases succinctes : interrogatives, puis déclaratives, reflétant l’état d’esprit d’Erika lorsqu’elle se replonge dans ses souvenirs. Une rafale d’interrogations : des questions sans réponses exposant le lecteur à ce sentiment d’impuissance ressenti par Erika.

  • Des illustrations en noir et blanc d’un réaliste fou, avec des touches de jaune ici et là, rappelant l’étoile. Puis, un changement de ton. La couleur apparait. Une référence aux racines refaites, à cette vie qui s’est remplie, à cette tristesse qui s’est éloignée…

  • Finalement, la chute de l’oeuvre. Sur fond blanc, en peu de mots. Sous une étoile, la force de mots évocateurs. À observer avec vos grands auteurs. Ce n’est pas la longueur, la quantité qui compte, mais bien la force des mots que l’on choisit! Une phrase brève a souvent beaucoup plus d’impact, comme la chute de ce livre nous le démontre.

© Ruth Vander Zee et Roberto Innocenti « L’histoire d’Erika », Éditions D’eux.*

Un texte superbement traduit par Christiane Duchesne. Un album complet et marquant, racontant des souvenirs captés lors de cette rencontre entre Ruth Vander Zee et Erika. Un véritable coup de coeur à découvrir ou à redécouvrir!

*Extraits diffusés dans l’article avec l’accord de l’éditeur.

CC   © Julie Robert


Pour vous procurer l’album dont il est fait mention dans l’article…