Un article de Louisanne Lethiecq

Les contes-randonnées, les albums en randonnée, les contes de randonnée et certains procédés accumulatifs renvoient tous au même concept, soit le récit en randonnée. Mais qu’est-ce que le récit en randonnée?

Pour vous éclairer, voici une petite définition  : « Comme son nom l’indique, le conte randonnée se déroule comme une promenade et le petit héros, chemin faisant, y fait des rencontres successives. ». (Extrait de La lettre de Didier Jeunesse no.5, écrite par la psychologue Marie-Claire Bruley et la bibliothécaire Christine Nguyen-Fau)

Il existe plusieurs types de récits en randonnée. Aujourd’hui, je vous propose d’en découvrir quatre que l’on peut rencontrer fréquemment dans la littérature jeunesse.

  1. Récit en randonnée par accumulation : Un groupe se forme progressivement (au personnage 1  s’ajoute le personnage 2,  ce qui donne 1+2. Ensuite s’ajoute le personnage 3, ce qui donne  1 + 2 + 3, etc.). Exemples : « Tranquille comme Fossile » de Natacha Andriamirado ou « Petite taupe, ouvre-moi ta porte » par Orianne Lallemand
  2. Récit en randonnée par énumération : Personnage 1 rencontre le personnage 2, puis il continue son chemin et rencontre ensuite le personnage 3 et ainsi de suite. Exemples : « C’est moi le plus fort/C’est moi le plus beau » ou « Le code de la route » de Mario Ramos
  3. Récit en randonnée par élimination : Un groupe se défait progressivement (le personnage 1 quitte le groupe, ensuite le personnage 2 quitte le groupe, puis le personnage 3 quitte le groupe, etc.). Exemples : « Bonjour docteur» de Michaël Escoffier ou « Dix oiseaux » par Cybele Young
  4. Récit en randonnée par remplacement : Personnage 1 quitte et laisse sa place au personnage 2, qui quitte à son tour et laisse sa place au personnage 3, etc. Exemple : « C’est ma place » par Émile Jadoul

Maintenant que vous vous êtes familiarisés avec le concept, je vous propose d’explorer la nouvelle œuvre de Susanne StraBer publiée aux Éditions Tourbillon : «  Le gâteau perché tout là-haut ». En plus d’être un album particulièrement amusant s’agit du parfait exemple de récit en randonnée par accumulation.

Un beau matin, un ours brun hume l’alléchante odeur d’un gâteau et aimerait bien en avoir une part. Cependant, il y a un problème; la pâtisserie est hors d’atteinte. Elle est posée tout en hauteur sur le rebord d’une fenêtre. Tour à tour, des animaux se joignent à lui et se font la courte échelle afin d’atteindre le délicieux dessert. Avec simplicité et humour, «  Le gâteau perché tout là-haut » une raconte une savoureuse histoire d’entraide, de persévérance et de partage.

La structure récurrente de l’œuvre permet aux jeunes lecteurs d’anticiper la prochaine péripétie et les nombreuses onomatopées rendent la lecture vivante et rythmée. De plus, malgré la simplicité du texte, ce dernier referme une richesse lexicale intéressante. En effet, on y retrouve un riche champ sémantique autour du verbe « sauter ». Il serait donc très pertinent de faire ressortir ce détail lors de la lecture à haute voix afin d’enrichir le vocabulaire des élèves.

Dans un contexte scolaire, cet album se prête bien à l’enseignement des adjectifs et des adverbes de localisation spatiale, car le texte en regorge (ex. au-dessus, dessous, loin, près, là-haut, en bas, etc.). En outre, il serait également possible de travailler la chronologie, les adjectifs numéraux ainsi que l’ordre croissant. Bref, «  Le gâteau perché tout là-haut » est une œuvre qui permet d’enseigner plusieurs concepts à partir de la littérature jeunesse!

P.S. Petit détail intéressant : portez bien attention à la petite corneille perchée sur le fil, vous constaterez qu’elle est bien rusée!

À la suite de cette lecture, je vous suggère d’exploiter d’autres œuvres semblables telles que « Bloub bloub bloub » de Yuishi Kasano ou « Tout en haut » de Mario Ramos.

Pour vous procurer ce superbe album tout carton, cliquez sur la première de couverture:

9791027600670

Source de l’image du gâteau: http://www.icondrawer.com/free.php