Par Benita Kanozayire


Si vous êtes comme moi, vous êtes un.e grand.e nostalgique et aimez vous remémorer « le bon vieux temps » notamment via la musique. Peut-être chantez-vous à tue-tête dans la douche ou dans la voiture les paroles de Backstreet boys, de Céline ou Nirvana pendant que personne ne vous entend? Ou êtes-vous aussi décomplexée que moi et vous ne vous gênez pas pour faire entendre vos plus grands classiques de jeunesse à vos élèves ?!

La collection Mini Punk des éditions de la Bagnole s’occupe de mettre en contexte sociohistorique l’évolution de différents artistes tels que Claude Gaudreau ou Voïvod, un groupe trash métal originaire de Jonquière. Ce sont des biographies narratives pour « le rebelle qui sommeille en chaque parent et les enfants qui aiment dépasser dans les marges ».

On vous a déjà partagé quelques œuvres dans un article intitulé Des docus qui sortent des sentiers battus  incluant un padlet des plus complets.

Leurs toutes nouvelles parutions sont venues directement se loger dans mon cœur, en plus de me ramener à mon enfance et mon adolescence. Ce qu’il faut savoir, c’est que je suis une grande féministe et amatrice de musique hip-hop ; mes élèves en sont conscient.es et ce, depuis les premières journées passées avec eux. Vous pouvez donc imaginez mon immense joie lorsque j’ai découvert ces deux documentaires auxquels je peux fortement m’identifier (enfin!)

Les Spice Girls : la solidarité féminine expliquée aux enfants par Xavier Cadieu et Byanca Bernier

Dans le monde lointain de l’Angleterre des années 90, deux producteurs de musique ont une idée révolutionnaire : créer un « girls band ». Avec des filles, ça va être facile, se disent-ils, elles feront tout ce que nous voudrons ! N’est-ce pas ?

Dans un style qui n’est pas sans rappeler la bande-dessinée, l’œuvre possède une touche d’humour, relate bien de l’irrévérence de ces icônes de la pop. Les thèmes abordés sont toujours autant d’actualité, c’est-à-dire la solidarité, le féminisme, la misogynie et la sororité.

Muzion : le rap québécois expliqué aux enfants par Olivier Boisvert-Magnen et Nini Marcelle Mueth

Depuis qu’ils sont tout petits, Stanley, Jenny et Jocelyn cherchent des gens qui leur ressemblent à la radio et à la télévision. À travers la découverte du hip-hop, les trois amis apprivoisent leur voix et osent s’affirmer. Un livre inspirant, qui encourage les enfants à s’exprimer à leur manière et à prendre leur place dans le monde pour le changer.

Un fabuleux documentaire, aux illustrations vives et qui rappellent l’univers du graffiti. On y aborde évidemment la représentativité, mais également l’affirmation de soi, la créativité et la confiance.

J’adore qu’on mette en perspective le contexte social dans lequel les groupes ont évolué. Je pense surtout aux élèves vivant en milieu pluriethnique qui pourront se reconnaitre dans la genèse de la fondation du groupe Muzion, formation mythique du rap qui prend racine dans la culture haïtienne et montréalaise. On ne le répètera jamais assez : il est vital que tous nos élèves puissent se reconnaitre dans les livres. Lorsque l’auteur relate le fait que Jocelyn (alias Dramatik) « cherche des gens qui lui ressemblent quand il allume la télévision » (p.16)  et qu’il vit un sentiment de rejet « pas seulement à cause de la couleur de sa peau, mais aussi parce qu’il bégaie » (p.17) , je ne peux que me réjouir que ce genre de récit existe pour nombre de jeunes partout au Québec qui se sentent différent.es.

Nul besoin de faire des séances de karaoke improvisées avec vos élèves, ni de faire l’éloge de notre jeunesse pendant de longues minutes. (quoique je vous le recommande fortement quand même!). (Re)partez à la découverte de ces classiques et revisitez vos souvenirs grâce à ces biographies qui sortent des sentiers battus.

Pour vous procurer les œuvres mentionnées dans l’article, c’est ici :