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Animations, remises de prix littéraires, salon du livre : la Saison de la lecture bat son plein à Montréal. ELJ a rencontré son porte-parole, Simon Boulerice, qui nous suggère une série d’activités à ne pas manquer. Par la même occasion, il nous entretient de son amour indéfectible pour le livre et la lecture.

Je lis pour plein de raisons, explique Simon Boulerice. Je lis pour réfléchir, pour questionner le monde, pour me projeter dans des œuvres. Et même quand je lis par obligation, c’est ben correct, parce que quand tu lis, tu ne perds jamais ton temps. Une lecture qui nous tire par le bas, ça n’existe pas.

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Un porte-parole enthousiaste

Ainsi, Simon Boulerice dresse la (longue!) liste de ses motivations à lire. Comme porte-parole de la Saison de la lecture, il invite le public à participer à une activité toute simple : utiliser le mot-clic #PourquoiJeLis (jusqu’au 4 décembre 2016). C’est sympathique, et il y a des prix à gagner.

Passionné de théâtre, il suggère aussi d’assister à une lecture de textes dramatiques à la BAnQ le 16 novembre. C’est l’occasion de (re)découvrir la dramaturgie québécoise contemporaine, tout à fait gratuitement. Pour le jeune public, un grand nombre de lectures de contes et d’activités autour du livre prend place dans les bibliothèques de Montréal. Simon Boulerice exprime le souhait que les enseignants et enseignantes s’intéressent à cette programmation si riche:

 

Je souhaiterais que les enseignants jouent pleinement le rôle de passeur, qui transmet et qui partage, et qu’ils se tiennent au courant de toutes ces activités qui ont lieu dans les bibliothèques et les maisons de la culture. C’est tellement important!

 

Un écrivain touche-à-tout

Passeur, Simon Boulerice l’est certainement lui-même. Souvent invité dans les écoles, il contamine les jeunes au plaisir de lire. Il leur parle de romans, de théâtre et de poésie, parce qu’il a la certitude que les jeunes « ont besoin de diversité, d’être éveillés à des genres nouveaux et d’être initiés à la critique du fond et de la forme ».

L’expérimentation des formes et des genres traverse justement l’oeuvre littéraire de Simon Boulerice. Il passe de l’un à l’autre et s’amuse à les mélanger. Par exemple, le roman Edgar Paillettes, qui a remporté un Prix des libraires du Québec en 2014, a d’abord été écrit sous la forme dramatique . C’est d’ailleurs une pièce où il y a du théâtre dans le théâtre, et beaucoup d’expressions poétiques. Comme l’explique l’auteur, c’est l’histoire d’un garçon « qui cherche sa propre flamboyance, dans l’ombre de son frère ». Le petit frère d’Henri, Edgar, est différent, spécial : il vit costumé et parle en poèmes. Très ludique, Edgar Paillettes donnera envie de jouer avec les mots et de jouer la comédie.

L’écrivain s’adresse aussi aux adolescents et aux adultes. Paru cet automne et basé sur une histoire vraie, L’enfant mascara raconte les événements qui ont mené au meurtre d’un adolescent transgenre. Le drame s’est produit aux États-Unis, cependant le roman a une résonance québécoise, aussi bien dans la langue que dans le propos.

Dans L’enfant mascara, la langue est colorée. Je trouvais ça beaucoup plus honnête de prendre ma langue maternelle que d’utiliser un français normatif. Le personnage admire Beyoncé et Céline Dion, et c’est sûr que ça résonne chez moi, mais je ne l’ai pas inventé; je suis parti de traits biographiques réels.

L’enfant mascara, on le sait dès les premières pages, n’est pas un récit avec une fin heureuse. Mais l’hommage senti qui est rendu à cet adolescent(e) LGBT qui s’est complètement assumé(e) fait du bien. Simon Boulerice croit qu’« on écrit beaucoup pour réparer l’injustice et la déception ». Cette idée colle parfaitement à son plus récent roman.

 

Pour vous procurer les livres dont il est fait mention dans l’article…