par Catherine Boissy
L’heure est au bilan et aux au-revoir. L’heure est au ménage, aux kermesses et au spectacle de fin d’année. Aussi, l’heure est à la commande de matériel pour l’an prochain. Et vous vous demandez : est-ce que je plonge et j’abandonne mes cahiers d’exercices et mes manuels? Voici donc pourquoi je n’ai pas commandé de cahier d’exercices cette année (et n’en commanderai plus, d’ailleurs) :
– Parce que les enfants deviennent des lecteurs en lisant de vrais livres qu’ils ont eux-mêmes choisis selon leurs intérêts. L’offre de choix est si importante pour la motivation intrinsèque!
– Parce que la lecture ne devrait pas être un acte isolé, silencieux : lire implique d’échanger avec l’autre son interprétation du livre, de partager les émotions ressenties, de discuter de son appréciation. Lire, c’est social!
– Parce que développer de bonnes habitudes de lecteur, ça ne se fait pas à raison d’un 10 minutes de lecture-silencieuse-obligatoire-au-retour-de-la-récréation. Devenir un lecteur, c’est préparer sa pile à lire, prévoir du temps pour lire au quotidien et développer ses stratégies de lecture auprès d’un enseignement de qualité.
– Parce que le cahier d’exercices requiert du temps, du temps précieux qu’on n’accorde alors pas aux autres dispositifs en français : lire seul, lire avec un partenaire, lire un livre collectivement, écouter la lecture d’une histoire à haute voix, justifier nos appréciations lors d’un combat des livres, écrire en atelier d’écriture, écrire à la manière d’un auteur, écrire à deux, écrire en dictée à l’adulte, écrire à partir d’un album sans texte, travailler la phrase en dictée 0 faute, réfléchir aux normes orthographiques avec les orthographes approchées, etc.
– Parce qu’aucune recherche n’a démontré une corrélation entre la compétence à écrire et la complétion d’exercices en grammaire. Les règles grammaticales sont importantes afin de communiquer aisément dans notre belle langue, mais elles se maitrisent en écrivant de vrais textes et s’analysent auprès des experts: les auteurs.
« Le développement des compétences en français requiert un environnement riche et stimulant. Aussi, au cœur de cet apprentissage, les livres occupent une place de choix. Nombreux et diversifiés, ils témoignent des connaissances actuelles dans tous les domaines et ils sont porteurs du patrimoine québécois et francophone ainsi que de la richesse d’autres cultures. (…) Source de partage de sens et d’émotions, ils offrent des occasions d’écrire, de discuter, de s’informer, de critiquer, de se questionner, de s’amuser et de se détendre. » – extrait du PFEQ
Alors, prêt.e à faire le grand saut? Vous ne le regretterez pas, promis! Au fond, l’essentiel est l’équilibre entre les divers dispositifs, cahiers d’exercices ou non.
Voici quelques ouvrages pour poursuivre votre réflexion…
Bonjour,je travailleen ime avec des élèves ayant une deficience intellectuelle et/ou des troubles du spectre autistique.pensez vous qu’un des livres que vous suggérer pourraient m’apporter des pistes pour aider mes eleves a lire?
Merci
Je pense que c’est la meilleure façon de différencier son enseignement et dainsi répondre aux besoins de vos élèves, oui!
Oui…oui…oui … Catherine, je te reconnais bien, la lecture se développe avec la vraie lecture ??
Rien n’est plus beau que de voir mes élèves s’échanger des livres à la fin de leur période de lecture! Ils aiment lire et c’est pour cette raison que je ne retournerais jamais en arrière!
Bonjour et merci pour cet article qui finit de me convaincre. Quel est le livre qui vous a le plus aidé dans votre démarche et que vous recommanderiez en premier ? Je suis en France et voudrais commencer par un de ces ouvrages qui ont tous l’air passionnant…
Merci encore!
Ohlala, grande question! Cela dépend de vos besoins: désirez-vous mettre en branle des ateliers de lecture, d’écriture…? Avez-vous besoin d’idées de leçons?