Par Rachel Cournoyer


Force est de constater que la majorité des jeunes aujourd’hui possèdent un appareil technologique… et ils sont souvent meilleurs que nous pour s’en servir! D’après un sondage mené par l’OBNL Media Smart en 2014 auprès de 5400 canadiens, la majorité des jeunes âgés entre 10 et 16 ans auraient un cellulaire. Incroyable, non?

La société de consommation dans laquelle nous vivons nous incite à acheter toujours plus de biens personnels, et on ne s’informe pas toujours de la fabrication ni de la provenance de ces produits.

André Marois, gagnant du prix du gouverneur général pour son livre Le voleur de sandwichs, nous offre une incursion troublante dans la réalité qui se cache derrière la fabrication des appareils cellulaires.  Tantale, ce métal très rare de couleur gris-bleu qui permet de garder de l’énergie et sert de condensateur dans les téléphones intelligents, joue lui-même le rôle du narrateur pour nous raconter son long parcours et les rencontres troublantes qu’il fait sur son chemin.

Résumé de l’histoire

Tantale fait d’abord la rencontre de Norbert, le jeune congolais qui l’extrait d’une mine au Congo. Il découvre alors le monde et sa folie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir été négocié et renégocié, Tantale est envoyé par avion et rencontre Wing, un jeune chinois de 16 ans qui le transforme en condensateur pour l’assembler dans un circuit électrique. Les heures supplémentaires, les conditions de travail et la pression ressentie par les employés de la chaîne de montage est palpable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis, un soir de Noël, Tantale arrive dans les mains de Thomas, qui est émerveillé par son nouvel appareil! C’est l’amour fou…jusqu’à ce que son cellulaire lui parle de son vécu et que le jeune garçon commence à faire une recherche sur le Tantale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Thomas prend alors conscience des enjeux reliés à la fabrication de son téléphone. Il devient un fier militant, solidaire aux drames humains et environnementaux!

Un malheur se produit quand son cellulaire tombe dans un bouillon vietnamien…

 

 

Tantale accomplit alors la fin de sa destinée en rencontrant Lian, une experte pour démanteler le téléphone et trier les matières qui sont renouvelables ou non. Elle explique à Tantale qu’il ne peut être recyclé car la quantité contenue dans chaque condensateur est trop minime.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout ça, pour ça….!  Et oui, tout ça pour ça…

Les illustrations de Julien Castalnié se marient parfaitement avec le texte d’André Marois. Nuançant sa palette de couleurs entre le rouge, le noir et le blanc, il arrive à faire ressortir l’essentiel sur chacune des images. Le trait texturé qu’il crée dans ses dessins nous rappelle la provenance du Tantale, métal issu de la roche et de la terre.

Exploitation en classe

Comme l’album est séparé en quatre chapitres, vous pourriez aisément le lire en lecture feuilleton pendant la semaine.

Une lecture interactive s’y prêterait bien aussi. Je vous conseille alors de prévoir plus d’une période afin de laisser aux élèves du temps pour discuter et réagir à la lecture.

Moi c’est Tantale_questions_dimensions_lecture

Voici un document dans lequel vous retrouverez quelques pistes de questions en lien avec les 4 dimensions de la lecture.

 

Le choix de disposition pour y répondre peut varier! Que ce soit en grand groupe, en petits groupes de discussion ou encore, en dyade (partenaire de lecture), le but est que les élèves s’expriment et interagissent entre eux.

On retrouve à la fin du livre plusieurs ressources pour faire une recherche plus approfondie sur le sujet. Des informations sur les métaux qui composent les appareils technologiques sont également présentes.

Un livre coup de poing qui nous fait prendre conscience que chaque petite pièce qui compose un objet possède sa propre histoire, et celle-ci n’est malheureusement pas toujours si simple ni rose…

Pour vous procurer l’album dont il est fait mention dans l’article…