Par Julien Leclerc


Comprendre l’engouement autour du manga (avec suggestions en prime)!

Le manga… un genre littéraire trop souvent boudé par les enseignants. Au plus grand malheur de qui? De leurs élèves.

Avant tout, je tenais à remercier particulièrement mon grand frère, Jérémie, de m’avoir illustré en manga afin d’avoir l’image de couverture d’article parfaite! Notre enfance fut bercée par le manga; c’est donc un univers auquel je rattache énormément de souvenirs émotionnels. Nous passions des journées à dessiner, à créer des bandes dessinées japonaises inspirées (parfois trop inspirées) de l’oeuvre la plus populaire d’Akira Toriyama, la série Dragon Ball. J’avais 6 ans, il en avait 12. Il a continué de développer sa passion pour les arts et il est maintenant enseignant d’arts plastiques au secondaire… alors que de mon côté, j’ai continué de développer mon intérêt pour l’écriture ainsi que la lecture et me voilà conseiller pédagogique de français!

Archives familiales datant de 1999.

Le manga au Québec

Le manga s’est implanté au Québec il y a de cela pratiquement 25 ans. C’est par la grande porte des éditions Glénat (premier éditeur francophone) et des éditions Kana que plusieurs titres ont fait leur apparition sur les tablettes de nos libraires. On a qu’à penser aux titres suivants: Dragon Ball, One Piece Yu-Gi-Ho!, Naruto, et bien plus encore. Les manga ont ce pouvoir de survivre au temps et de se tailler une place dans le coeur de nos jeunes lecteurs et lectrices. Ne pensez pas que ce genre littéraire ne plait qu’aux garçons; nos jeunes lectrices en raffolent tout autant!

Il existe différentes catégories de manga pour nos jeunes lecteurs. La ligne éditoriale classe leurs oeuvres en cinq grandes catégories soit:

Le Kodomo: manga pour enfants (principalement comique et aventure).

Le Shōnen: histoires avec de l’action, de l’aventure, du mystère adressées principalement à un public âgé de 8 à 18 ans de genre masculin et mettant en vedette un personnage du même genre.

Le Shōjo: histoires avec du drame, de la romance véhiculant des valeurs d’amitié adressées principalement à un public âge de 8 à 18 ans de genre féminin et mettant en vedette un personnage du même genre.

Les deux autres catégories s’adressent à un public adulte et averti en raison des thématiques ou de l’esthétique, car on y retrouve bien souvent de la grande violence, des drames psychologiques, de la sexualité, ou tout simplement des sujets moins intéressants pour notre lectorat tels que l’argent, le travail, le mariage, etc. Ces genres se nomment le Seinen (pour jeunes hommes adultes) et le Josei (pour jeunes femmes adultes).

Il est vrai que plusieurs manga viennent accentuer certains stéréotypes masculins et féminins, mais il demeure que les univers fantastiques dans lesquels on amène le lecteur ne sont pas à négliger. Mes premiers souvenirs de lecteurs tournent d’ailleurs autour du manga. Mon frère et moi allions constamment à la bibliothèque de notre quartier pour emprunter ce type de livres. Et notre mère, voyant notre intérêt pour diverses séries, a contribué à notre volupté de lecteurs en nous procurant plusieurs titres à ajouter à notre bibliothèque fraternelle.

Trois bibliographies: une pour chaque cycle!

1er cycle (pdf): BIBLIOGRAPHIE Manga – 1er cycle
1er cycle (docx): BIBLIOGRAPHIE Manga – 1er cycle

2e cycle (pdf): BIBLIOGRAPHIE Manga – 2e cycle
2e cycle (docx): BIBLIOGRAPHIE Manga – 2e cycle

3e cycle (PDF): BIBLIOGRAPHIE – 3e cycle
3e cycle (docx): BIBLIOGRAPHIE – 3e cycle

Pourquoi proposer des manga aux élèves?

Vous trouvez que le manga est trop violent? Trop sanglant? Trop stupide?… Effectivement, certaines oeuvres peuvent l’être. Comme plusieurs romans le sont, comme plusieurs bandes dessinées européennes peuvent l’être aussi. Il est toujours nécessaire d’être conseillé en librairie avant de faire quelconques achats pour sa bibliothèque de classe. Dans certaines librairies indépendantes, comme la librairie Monet par exemple, vous pouvez demander de l’aide au libraire de la section bande dessinée afin qu’il puisse vous guider dans vos choix (petit conseil… demandez Réjean! Il est EXTRAORDINAIRE).

En début d’année, plusieurs élèves ont tendance à se diriger vers notre section «bande dessinée» (je les comprends, je faisais pareil). Alors, pourquoi ne pas les initier à différentes cultures, différents genres et proposer une diversification. Comme on peut le lire dans un article sur le blogue de Sophie Lit (Sophie Gagnon-Roberge), sa collaboratrice Gaëlle, passionnée par l’univers manga nous explique:

Il serait peut-être temps de laisser ces préjugés de côté et de découvrir un peu toutes les pépites que ce style de littérature a à offrir et croyez-moi : des pépites, il y en a !

Je pense également qu’inviter de jeunes lecteurs à découvrir d’autres horizons littéraires ne peut être que bénéfique. Chaque culture a des aspects positifs qui sont bons à prendre. Ainsi, le Japon est un pays qui véhicule des valeurs de respect ou encore de persévérance qu’on retrouvera même dans des mangas d’aventure comme Naruto ou One Piece ! On y verra également les valeurs de l’enseignement et de l’éducation, les écoles servant souvent de cadre aux histoires à destination des jeunes en particulier.

Outre le fait qu’ils inspirent les petits et grands de chez nous, les manga offrent aussi des
avantages lors de l’apprentissage:

● Développement des sens cognitifs, intellectuels, sociaux et culturels;
● Intérêt accru de la part des élèves;
● Aide les élèves avec des problèmes de lecture;
● Cultive l’imagination grâce aux blancs entre les cases appelés «cases fantômes»;
● Accroît l’engagement des élèves;
● Développement de la capacité à faire des recherches;
● Développement de la confiance en soi;
● Développement du goût de la lecture.

Culture et normes de lecture

Avec l’arrivée des différentes plateformes numériques de visionnement en continue, l’accessibilité aux animes japonais est de plus en plus en hausse. Les jeunes peuvent passer des après-midis complets à regarder ce type de dessins animés dans la langue de leur choix.

Cette pop culture nippone vient notamment mettre beaucoup de couleurs dans la vie de nos élèves qui vouent, pour certains, un culte à la culture Kawaii, qui signifie tout simplement «mignon» (synonyme de jeune, adorable et innocent).

Plusieurs règles nous sont expliquées sur le blog français «superprof» qui a dédié un article complet sur le monde génial de la bande dessinée nippone:

1. L’un des premiers concepts à présenter aux élèves est le sens de la lecture qui diffère de celui qu’on connaît ici en occident. Le sens d’écriture japonais se faire de droite à gauche et de haut en bas. Il vous faudra donc commencer par «la fin»!

2. De même, sur une page de manga, il faudra lire la vignette la plus en haut à droite en premier lieu, puis celles à gauche sur le même plan, puis celles du bas pour arriver finalement à la vignette la plus en bas à gauche. Dit comme ça, ça peut paraître compliqué, mais il n’en est rien : on s’y fait très vite.

3. Il faut également comprendre la signification du fond derrière les vignettes. S’il est généralement blanc, il peut aussi être noir : dans ce cas, l’action se passe dans le passé, dans le cadre de souvenirs ou d’un flash back. Un fond de transition, dégradé entre blanc et noir, signifie que l’on passe du présent au passé ou inversement.

4. Les expressions faciales des personnages peuvent également être difficiles à comprendre car elles correspondent aux codes graphiques nippons. Ainsi, les rougissements, soupirs, saignements de nez, gouttes de gêne ou expression de colère font partie de ces éléments récurrents dans tous les manga.

5. Les bruitages et onomatopées sont aussi représentées sur la page, signifiant les bruits importants, les cris, les rires, etc.

Comment lire un manga ?

La lecture de ces bandes dessinées japonaises se fait dans le sens de lecture orientale: de
droite à gauche et de haut en bas.

Quelques éléments clés:

● Le livre se lit de la droite vers la gauche et c’est le même système dans chacune des pages.
● Les types de bulles peuvent indiquer la force de la voix du personnage. Le type de police aussi.
● Les révélations importantes sont souvent faites sur les pages droites pour éviter d’être vues avant leur temps (bloquées par l’action de tourner la page).
● Le dynamisme et les bulles de textes suivent le sens de lecture et guident le lecteur.
● Il y a parfois des illustrations cachées sous les jaquettes de livres! N’hésitez pas à les retirer pour les montrer aux élèves!

Vous désirez vivre un atelier en classe offert par des spécialistes, au plus graaaaand bonheur de vos élèves? L’organisme Lis Avec Moi propose dans son catalogue diverses animations autour de l’univers manga  :

  • Dessiner un Chibi;
  • Dessiner un visage manga
  • Découverte de la BD;
  • Origami manga;
  • Formule dessinez et emportez;
  • Présentation BD;
  • Forfait – Fan de manga / 4 ateliers

Vous avez des questions ou commentaires en lien avec les mangas en général? Vous pouvez contacter la spécialiste du manga, Stéphanie Philibert alias Kama de son nom de plume, via son compte instagram: Projet Ikko.

Embarquez dans la vague vous aussi et laissez de la place pour ce genre littéraire sur vos tablettes!