par Julie Robert

J’ai eu la chance de me faire garder beaucoup par mes grands-parents lorsque j’étais petite, du temps où ma mère était retournée aux études. Des souvenirs avec ma grand-mère et mon grand-père, j’en ai des tas. Je suis chanceuse. Je suis privilégiée d’avoir pu passer autant de moments auprès d’eux. Je me rappelle aimer m’asseoir et écouter ma grand-mère me raconter comment elle enseignait à l’époque, dans son école de rang. Je me plais d’ailleurs à penser que c’est entre autres grâce à elle que je fais ce métier maintenant. Elle m’a transmis son amour pour l’enseignement et les enfants. Peut-être que pour vous, c’est le tricot…

 

Le tricot, c’est une histoire de coeur et de partage.

Du plus loin qu’elle se rappelle, Madeleine a toujours vu sa grand-mère tricoter. Tricoter plein de choses : des mitaines, des tuques, des chandails et des foulards. Un jour, Madeleine apprend que sa grand-mère n’a pas toujours été si bonne au tricot. Elle lui raconte comment, lorsqu’elle était petite, elle avait dû tout d’abord détricoter de vieux tricots usés. (Oui, oui…détricoter. Par souci d’économie, mais aussi pour ne rien gaspiller) Puis, c’est avec les vieilles balles de laine qu’elle a commencé à tricoter son premier foulard. C’était difficile au début. Elle était parfois découragée. Mais au bout de quelque temps, elle avait terminé son premier foulard à vie.

C’est alors que la grand-mère de Madeleine, Léa, se lève et sort ledit foulard d’un coffre. Léa le tend à sa petite-fille lui expliquant la valeur inestimable de chaque petit bout de laine, des petits bouts uniques, racontant chacun leur histoire : le doux souvenir d’un mariage, le départ à la guerre de l’oncle Henri, les victoires du Tricolore …

Madeleine reçoit le foulard en cadeau. Dans son empressement pour aller à l’école, la petite fille foulard au cou, ferme la porte. Vlan!! Mais, un petit fil s’y prend.

À travers une course folle au coeur de la ville (pour ne pas arriver en retard), le lecteur est témoin du drame : Madeleine est en train de détricoter le foulard sans s’en rendre compte! Trop tard, une Madeleine débitée ramassera chaque petit bout de laine et s’empressera de rapporter ce beau gâchis à sa grand-mère. Mais qui retricotera ce foulard à votre avis?

 

En classe…

  • Parler avec vos élèves des souvenirs qu’ils ont avec leurs grands-parents. C’est une histoire parfaite pour parler aussi de la transmission de génération en génération. D’ailleurs, pourquoi ne pas en profiter pour établir une correspondance entre élève et grand-parent afin de leur partager un souvenir précieux!?
  • Observer les nombreux clins d’oeil historiques en relecture. Avec les plus grands, pourquoi ne pas situer sur une ligne du temps tous les événements ou les liens marquants : les guerres mondiales, les manifestations ouvrières durant la Grande Noirceur (on parle du frère Michel Chartrand et de sa femme SimonNe), le temps où Jacques Plante jouait pour le Tricolore, …
  • Discuter du contraste entre la jeune fille qui détricote, de sa course dans la ville  … puis de la grand-mère qui a tricoté, pendant longtemps, dans son village d’origine.
  • Finalement, apprécier le travail de Jacques Goldstyn avec vos élèves. Vous aurez envie de relire cette oeuvre inspirante, vous verrez.

 


Pour vous procurer l’oeuvre dont il est fait mention dans l’article, c’est par ici…