Par Lucie Béchard et Benita Kanozayire


Cet été, nous avons vécu une expérience inoubliable : nous avons participé à un institut de lecture du Teacher’s College Reading and Writing Project (TCRWP) de l’Université Columbia. Nous avons aussi eu la chance de vivre cette expérience entourées de nos collègues du blogue dans un environnement paradisiaque et ressourçant. C’est le cerveau en ébullition que nous avons suivi toute la semaine une foule d’ateliers donnés par des gens inspirants et d’une grande compétence. Peut-être ressentez-vous sensiblement la même effervescence cognitive suite à la journée littéraire ELJ de samedi?

Tant d’idées qui fusent; trop peu de temps pour tout faire. Comment rester motivé.e à intégrer de nouvelles approches sans se laisser envahir par le monde de possibilités qui s’ouvre à nous quand on enseigne avec la littérature jeunesse?

Outre le contenu de haute qualité que nous retirons de notre semaine de formation cet été, c’est la philosophie derrière tout ça qui nous a donné matière à réflexion. Shana Frazin, une des membres de l’équipe du TCRWP, nous a d’ailleurs partagé ses « mantras de l’enseignement ». Voici les principes qui teinteront nos façons de travailler cette année pour maintenir un équilibre et se centrer sur l’essentiel.

Travailler mieux, mais pas plus 

tableau et schéma inspirés par Isabelle Robert*

« Work better, but not harder« . Si simple, n’est-ce pas?  Sans cesse, nous cherchons à nous améliorer, à faire mieux. Toutefois, cela n’est pas nécessaire synonyme de surcharge de travail. Pour cela, il est essentiel de savoir cibler. De notre côté, nous passerons dorénavant plus de temps sur le contenu que sur le contenant. Comme vous l’avez peut-être constaté lors de nos ateliers, au cœur de nos pratiques, il y a les enfants, l’enseignant.e comme modèle, la lecture, l’écriture, les partages en contexte authentique. Les documents clé en main à imprimer en couleur, à créer, à trouver, à imprimer et plastifier? Pas nécessairement. Pas tout le temps. Pas seulement. Avec cette pression en moins, le temps avec l’élève est nécessairement rehaussé.

 

Les embûches sont des opportunités pour apprendre et grandir

Nous avons tendance à nous mettre une énorme pression pour être au top du premier coup. À la blague, dans ses formations, notre collègue Catherine répète souvent qu’on ne naît pas Beyoncé. Et Beyoncé n’est pas Beyoncé tous les jours de sa vie. À travers les années, nous avons constaté que chaque obstacle nous a permis d’évoluer et d’aspirer à devenir meilleures. Lentement mais sûrement. Notre premier entretien s’avère boiteux? Plutôt que de voir ce moment comme un échec, nous le verrons comme une  opportunité de réfléchir et de mieux se préparer, de se réajuster. Cela nous permettra d’anticiper les difficultés et de déterminer des façons de les surmonter pour la prochaine fois.

On évolue davantage lorsqu’on sort de sa zone de confort

Voilà un autre constat : nos meilleurs coups sont souvent survenus lorsque nous n’étions pas « dans nos pantoufles ». Lorsque nous avons voulu nous lancer sans savoir si ça fonctionnerait. En laissant la peur de côté, c’est l’excitation qui prend le dessus et qui nous permet de maintenir la flamme. Il y a quelques années, c’était nos premiers pas dans l’atelier d’écriture qui nous a déstabilisées, mais ô combien stimulées. Ces derniers temps, c’est l’atelier de lecture pour Benita et le coenseignement pour Lucie. Et vous, quelle nouvelle approche vous donne envie de plonger malgré le vertige?

Pour innover, il faut revoir ses priorités

Vous le savez autant que nous : le temps nous manque cruellement. Que ce soit pour se perfectionner, pour planifier ou pour enseigner, il nous faut être drôlement créatives pour arriver à faire l’ensemble de nos tâches. Il est donc impossible d’ajouter de nos nouvelles pratiques sans en éliminer d’autres. Il est important de nous questionner sur nos choix pédagogiques afin d’en vérifier la valeur et le fondement. Si ce n’est pas une priorité, allez hop au recyclage! Et si vous en êtes à vos premiers pas dans l’enseignement avec la littérature jeunesse: ciblez. Un objectif à la fois. Une fois celui-ci bien ancré, on peut aspirer à attaquer le défi suivant.


En espérant que ces phrases clés vous aident à prendre un petit pas de recul et d’enligner la suite de votre année scolaire. Lequel des ces mantras vous interpelle davantage?

*pour lire l’article sur les discussions de groupe sur la lecture (qui a inspiré le tableau d’ancrage), c’est ici.