Par Annie Gravel
Résumé de l’œuvre
Cet album est en fait un catalogue qui est envoyé à la princesse située dans le Donjon très très haut qui est déçue du dragon censé la protéger, car il fait de la claquette et joue de la harpe, entre autres, au lieu de la surveiller. Assurément, il ne fait pas un travail adéquat! Ainsi, le livre débute avec la missive du Cercle de chevaliers qui lui envoie ce catalogue pour l’aider dans le choix de son remplaçant. Chaque double page présente une nouvelle créature pouvant lui venir en aide. Toutefois, on réalise rapidement en lisant leurs descriptifs qu’elles ne seraient définitivement pas toutes adéquates pour faire le travail. Et c’est ce qui rend le tout hilarant!
Extrait disponible sur le site de l’éditeur
Identification des traits de caractère des personnages
Tous les portraits sont très courts (quelques phrases tout au plus), rendant ainsi l’album parfait pour faire ressortir les éléments d’écriture dans la description des personnages. En effet, les traits de caractère et les traits physiques sont très présents dans l’écriture de Laurence Kubler, mais toujours de façon subtile. Par exemple, lorsqu’on présente le farfadet, on dit de lui qu’« Il ne peut s’empêcher de dire la vérité, ce qui lui vaut de se mettre tout le monde à dos. Ainsi, lorsqu’un orque évite de justesse de lui marcher dessus, au lieu de le remercier, il va plutôt lui signaler qu’il pue des pieds… »En lecture, il est pertinent d’analyser ce comportement pour mettre un mot sur ce trait de caractère. Dans ce cas-ci, on pourrait dire que le farfadet est franc et manque un peu de tact!
Analyse des traits d’écriture
En écriture, il est tout aussi intéressant d’analyser comment cette autrice a réussi à montrer un trait de caractère au lieu de simplement le nommer. Lorsque les élèves écrivent une histoire, il est pertinent de démontrer à l’aide de comportements et d’actions les valeurs et la personnalité de leurs personnages. Ainsi, avec l’analyse de ces portraits, les élèves seront plus en mesure de comprendre la pertinence de ce trait d’écriture.
Il en va de même pour les descriptions physiques qui sont toujours contextualisées. Par exemple, lorsqu’on vient décrire Roméo l’orque, l’autrice présente « Ses gros muscles et ses énormes mains » dans le but de montrer ce qu’il fait avec ceux-ci, soit « aider des scarabées coincés sur le dos ». On comprend donc que l’orque est très doux et empathique, mais ses traits physiques ne sont pas simplement énumérés… comme le font souvent les élèves!
L’autrice utilise aussi beaucoup l’humour dans son écriture. Avec les élèves, nous nous sommes questionnés à savoir ce que l’autrice avait fait pour nous faire rire autant. Les élèves ont remarqué plusieurs procédés, tels que les jeux de mots, la comparaison, l’exagération, le sarcasme, etc. Il y a également beaucoup d’expressions qui sont toujours en lien avec la créature et son portrait. Voici trois exemples pour vous donner une idée de l’humour de l’autrice :
Le dragon René Kikoul, une créature toujours enrhumée à cause de sa grotte humide;
Le dragon Thomas Gicien, une créature qui lévite en battant des ailes et qui transforme le bois en cendre;
Et finalement Philou Filou, un iguane qui se fait passer pour un dragon et dont les autres n’y voient que du feu!
Vous voyez que le travail derrière le choix des expressions est très riche à travailler avec les élèves!
Démarche d’écriture
Pour commencer, après ce beau travail d’analyse, faites une tempête d’idées en groupe pour trouver de nouvelles créatures à ajouter au catalogue. Le mois d’octobre est tout indiqué pour utiliser les personnages halloweenesques connus des élèves. Ensuite, trouvez les traits de caractère qui correspondent généralement à ces nouveaux personnages et explorez comment vous pourriez les rendre humoristiques comme ils viennent de l’apprendre. Voici ce que mes élèves ont réussi à trouver dans la tempête d’idées. La motivation était tellement au rendez-vous, je peinais à écrire assez vite!
Après cette tempête d’idées, laissez-la au tableau et demandez aux élèves de se réunir en cercle d’auteurs autour de la créature qui les inspire le plus afin de faire ressortir encore plus d’idées. Par la suite, libre à vous de donner les consignes qui conviennent à ce qui aura été enseigné précédemment dans votre classe. Pour ma part, j’ai demandé aux élèves de composer un portrait d’une créature en reprenant un ou plusieurs procédés humoristiques de l’autrice. Comme les expressions n’avaient été qu’effleurées, j’ai mis au défi les élèves d’en ajouter, mais ce n’était pas un critère d’évaluation.
Au terme de ce projet, j’avais une trace en écriture pour le mois d’octobre et mes élèves étaient dorénavant beaucoup plus à l’aise avec la description de leur personnage, tout en étant plus alertes aux procédés d’écriture humoristiques. Ils faisaient référence à cet album lorsqu’ils croisaient d’autres jeux de mots dans un texte. C’est ce qu’on appelle une réussite pour eux comme pour moi! Et en passant, d’autres titres de cette collection sont disponibles, ce projet peut donc se réaliser avec d’autres thématiques que vous avez en classe!
Pour vous procurer les titres dont il fait mention dans l’article :
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