par Catherine Boissy


Les albums sans texte sont vraiment très polyvalents. Un album sans texte, c’est un livre où la narration du récit est portée seulement par les illustrations. Chez ELJ, nous avons un gros faible pour ce type d’albums. Toutefois, vous vous demandez peut-être comment ils peuvent venir soutenir votre enseignement en lecture et en écriture. Je vous propose ainsi quelques activités à vivre avec vos élèves à partir d’albums sans texte.

  • Au préscolaire et au 1er cycle, on peut tout simplement raconter ce qu’on voit dans les illustrations et narrer l’histoire dans nos mots. C’est idéal pour travailler l’énonciation ou développer le vocabulaire. J’utilise une bulle collée sur un bâtonnet pour amener les élèves à différencier la voix qui décrit (il y a un chien…) à la voix qui raconte (un chien se balade…).
La bulle dans l'album Tempête d'Arianna Tamburini.

La bulle dans l’album Tempête d’Arianna Tamburini.

 

  • Il est possible de modéliser des stratégies en lecture avec ces albums. Hé oui! Puisque l’album n’a pas de texte, la compréhension est accessible à tous nos lecteurs. La revue Le Pollen propose d’ailleurs une superbe série de leçons pour s’entrainer à faire des prédictions en lecture à partir d’albums sans texte avec les élèves du 1er cycle. Avec les élèves du 2e et même du 3e cycle, on pourrait analyser comment les personnages évoluent dans le fabuleux Au 2e étage (Qin Leng, JonArno Lawson). Les élèves du préscolaire, quant à eux, seront en mesure de donner leur appréciation d’un livre lu en dyade avec les albums Bouh! et Tralalère! (François Soutif), par exemple.
  • Inviter les élèves à mettre en mots le récit illustré dans l’album est également vraiment intéressant. Puisque la trame narrative est déjà présente, les auteurs sont déchargés de l’énergie à planifier une histoire et peuvent se concentrer sur l’énonciation. Les petits comme les grands gagnent à travailler cette composante de l’écrit. Avec les élèves du 1er cycle, j’ai l’habitude travailler avec le même album sans texte pour tous en dévoilant une page chaque jour. Avec les jeunes du 2e et du 3e cycle, vous pourriez leur offrir un album par équipe et ils auraient à raconter le récit en se concentrant que sur la voix d’auteur. Vous verrez qu’en les dégageant de la planification et des conventions de présentation (orthographe, ponctuation, grammaire), certains sauront vous épater! Si vous avez notre ouvrage sous la main, nous proposons d’ailleurs quelques leçons en écriture à partir du savoureux Loup noir d’Antoine Guilloppé.

  • Un autre dispositif soutenant l’apprentissage de l’écrit avec les albums sans texte est l’écriture partagée. Après avoir découvert l’album en entier, nous choisirons une page à mettre en mots collectivement. L’enseignant tient le crayon, mais ce sont les élèves qui racontent, bien que l’adulte puisse reformuler. Chaque jour, nous réviserons le texte rédigé en groupe avec une nouvelle lunette: le choix des mots, le rythme, le langage imagé, la répétition, etc.

Un exemple de texte rédigé en écriture partagée à partir de l’album Classe de lune (John Hare).

Quelle idée vous inspire le plus pour enseigner avec les albums sans texte?