Une collaboration spéciale de Véronique D’Anjou, enseignante au volet alternatif Les Colibris (école Gadbois)


Ça y est! On vient tout juste de fermer la lumière et de se dire aurevoir pour le congé des Fêtes. Notre faux sapin de Noël décoré tout croche, les guirlandes de cartons et notre réseau littéraire Spécial Noël plongent dans la pénombre, embaumés par les effluves de pop-corn et de cannelle.

Pour la plupart, on repart les bras chargés de présents et de mots doux des enfants et des parents. Vous le méritez! Allez vous reposer un peu, refaire le plein de famille, d’amis et de moments doux!

On le sait, on se connait, un prof arrive rarement à mettre son cerveau de pédagogue sur pause bien longtemps. Tranquillement, entre un café Bailey’s et une bouchée de dinde, une idée pour le retour en janvier surgira. Et une autre émergera durant votre escapade de ski de fond ou en bordant votre neveu. Cet article vient à votre rescousse en vous proposant un réseau clé en main pour le retour en classe et bien plus…

Et si ce n’était pas la même chose pour tout le monde? 

Selon des données publiées en avril 2020 par le Comité de gestion de la taxe scolaire de l’ile de Montréal, la vaste majorité des élèves de Montréal sont nés à l’étranger (25,7 %), ou c’est le cas de l’un de leurs parents (10,7 %) ou des deux (31 %).  

Alors, ne perdons pas de vue que le Québec est pluriel tout comme ses enfants. Ceux que nous avons la chance de côtoyer revêtent des identités multiples. La petite Yuki, par exemple, est à la fois fille, sœur, nièce, artiste, lectrice, cuisinière, clown, nageuse, programmatrice, etc. Elle est aussi chinoise et québécoise. L’un n’enlevant rien à l’autre, l’un enrichissant la fierté de l’autre. Or, pour que cette relation entre les différentes identités s’avère positive, il importe de les reconnaitre toutes et ce, avec autant d’attention et d’intérêt; avec ouverture et humilité. En ce sens, Yuki sentira qu’elle a toute sa place en classe si chaque partie d’elle-même apparait comme étant valide dans le regard de ses pairs et celui de son enseignant(e). On tend ainsi à amenuiser le conflit de loyauté auquel plusieurs enfants issus de la diversité feront face, un jour ou l’autre, en silence. Il s’agit ici de voir, de nommer et de laisser un espace à tous. Cet intérêt pourra, dès janvier, s’incarner dans la découverte de diverses cultures reliées par le fil conducteur de la célébration du Nouvel An.

Alors, peut-être qu’à votre retour, certains de vos élèves, comme Yuki, n’auront pas fêté du tout Noël ou encore que cette nouvelle année qui s’amorce pour vous ne coïncidera même pas avec celle fêtée dans leur foyer. C’est d’ailleurs le constat que j’ai fait, année après année, lorsque j’enseignais dans le quartier le plus multiethnique de l’ile.

Un tour du monde littéraire, ça vous dit? 

 

Ne serait-il pas ici l’occasion en or, en 2022, d’amener vos élèves à s’ouvrir à la diversité peu importe la composition de votre classe? Ainsi, que ce soit pour reconnaitre tous et chacun dans une classe multiculturelle ou pour ouvrir les horizons d’un groupe plus homogène sur le plan de la diversité, je vous propose ce calendrier littéraire. Celui-ci vous permettra de faire un tour du monde et de profiter de la date du Nouvel An de divers pays pour vous y immiscer page par page. Parce que le vivre-ensemble exige préalablement la reconnaissance et l’apport de tous…

Malgré un fort mouvement international en faveur de l’éducation pour le vivre-ensemble amorcé dès les années 90, il faut également considérer que le Canada compte parmi les très peu nombreux pays dans le monde à avoir affirmé clairement leur caractère multiculturel, à avoir adopté une loi sur le multiculturalisme et à reconnaitre celui-ci comme étant une dimension importante de la société. (Berthelot, 1991; Coste, Moore et Zarate, 1997; Paquette, 1999)

Comme ici l’esprit est à la découverte, cette sélection littéraire dépeint plusieurs pays sous divers aspects (lieux marquants, personnages inspirants, vie quotidienne, mythe et légende, faune et flore, etc.). Puisque mon intention est d’ouvrir une porte pour que tous sentent que leurs identités multiples ont une place en classe, j’ai tenté, le plus possible, de vous faire découvrir des œuvres lumineuses ou porteuses d’un message inspirant. Présenter des livres abordant le passé (ou le présent) douloureux d’un pays, réveille parfois des traumas (personnels ou familiaux) profonds ou exige de la part de certains élèves de s’avouer vulnérables sans en être tout à fait prêts. De plus, cela entraine quelquefois, chez les autres, de la pitié ou une fausse empathie.  Comme premier contact, il vaut mieux, selon moi, aborder ce qui rend fier.

Pour télécharger le document, cliquez sur l’image ci-dessous. 

Je vous joins également ici un second document vous permettant d’apprendre à dire Bonne année! dans plusieurs autres langues. Ainsi, vous pourriez demander à Yuki de vous guider à dire Bonne année! en mandarin le 1er février prochain! Elle pourra, par ce biais, démontrer à tous ses compétences langagières qui sont peut-être mises à mal dans son quotidien d’écolière francophone…

Pour télécharger le document, cliquez sur l’image ci-dessous. 

Comme le Nouvel An est fêté à différents mois dans l’année selon les pays, ce réseau littéraire peut être commencé à n’importe quel moment. Il peut aussi constituer une belle porte d’entrée pour aborder avec vos élèves les notions de calendriers, de mesure du temps, d’histoire, d’ethnocentrisme, de diversité alimentaire, de jeux mathématiques, etc. Bref, autant d’utilisations possibles qu’il y a d’identités diverses dans votre classe!

Partant(e)? Alors c’est votre chance de voyager sans isolement obligatoire au retour ou test de dépistage! À vos marques, prêts… décollage!


Pour vous procurer les œuvres dont il est fait mention dans l’article…