par Catherine Boissy


La broue encore dans le toupet, l’heure est au bilan. C’est l’un des bons côtés de notre profession : la chance de pouvoir se renouveler, s’améliorer et bonifier sa pratique d’année en année. Qu’avez-vous réalisé de nouveau ces dix derniers mois? Qu’aimeriez-vous essayer l’an prochain? Comme écrivaient Lucie et Benita dans ce superbe billet :

Tant d’idées qui fusent; trop peu de temps pour tout faire. Comment rester motivé.e à intégrer de nouvelles approches sans se laisser envahir par le monde de possibilités qui s’ouvre à nous quand on enseigne avec la littérature jeunesse?

Je vous partage ainsi, en toute humilité, les questionnements qui m’ont amené à travailler mieux, mais pas plus. Vous trouverez plusieurs liens vers d’autres articles en cliquant sur les mots en surbrillance.

Ai-je vraiment besoin d’étiqueter tous les paniers avec une belle affichette plastifiée? Dans ma classe affectueusement #pasPinterest, la réponse est maintenant non. Mes étiquettes sont écrites à la main sur des bandelettes de carton. D’abord, ça me sauve un temps fou. Ensuite, ça permet à ma bibliothèque de classe d’être vivante. Les élèves me suggèrent de nouveaux bacs à intégrer : pourrait-on avoir un bac avec des livres pour pratiquer la voix des personnages? Peut-on avoir un bac avec des livres où il y a beaucoup d’actions? Cela dit, ça ne veut pas dire que ma bibliothèque n’est pas invitante et bien rangée. Des livres dont on voit la première de couverture, rangés par thème, par auteur, par série, par collection… ça donne le goût de s’y plonger!

Ai-je vraiment besoin de tenir un registre des emprunts? Quand j’ai commencé à enseigner au 1er cycle, la tradition voulait que les élèves partent avec un livre gradué chaque soir. Je gérais les emprunts pendant de longues (et précieuses!) minutes chaque semaine. J’ai rapidement changé pour un système plus flexible. Mon temps d’enseignement est assurément plus important que la perte d’un ou deux livres par année!

Ai-je vraiment besoin de créer et d’imprimer de beaux documents? Encore une fois, je tente de privilégier le contenu au contenant. Les feuilles de type Alouette et les papillons adhésifs sont merveilleux pour faire le croquis d’une visualisation en pratique guidée; noter une réaction pendant la lecture interactive; griffonner un mot difficile rencontré pendant la lecture; etc. Le carnet de lecture est également un outil intéressant à explorer pour réfléchir et garder des traces de nos réflexions en tant que lecteur et ce, sans avoir recours à l’imprimante.

Ai-je besoin de tout créer à partir de zéro? Des ressources en éducation, il y en a beaucoup! Que ce soit une lecture interactive piochée sur le blogue, une idée géniale de nos collègues des ateliers d’écriture ou une leçon tirée d’un ouvrage didactique, il y a vraiment moyen de planifier son enseignement avec la littérature jeunesse sans y laisser sa peau.

Ai-je vraiment besoin d’évaluer et de corriger autant? Les preuves d’apprentissage par triangulation ont été une révélation pour moi. Enfin, on mettait en mots ma vision de l’évaluation. Depuis, c’est terminé les nombreuses évaluations en lecture et le panier de correction qui déborde. Les entretiens et les entrevues de lecture sont précieux pour apprendre à connaitre les lecteurs de ma classe. Je m’appuie aussi sur différentes preuves, écrites ou non, pour porter mon jugement. Aussi, les entretiens de lecture en dyade pendant l’année scolaire me font gagner un temps fou!

Quels sont vos trucs pour travailler mieux, mais pas plus?