par Catherine Boissy


Un mois. Une vingtaine de jours et des poussières avant de dire au revoir aux lecteurs et lectrices de votre classe. Qu’avez-vous envie de leur laisser? Leur faire subir une énième épreuve de lecture ou nourrir leur appétit à lire? Leur imposer des lectures obligatoires ou favoriser les échanges autour de livres qu’ils auront eux-mêmes choisis? De mon côté, je profiterai de ces derniers moments privilégiés auprès des élèves de ma classe pour développer leur identité de lecteur. Laissez-moi vous présenter les concepts des livres-miroirs et des livres-fenêtres, une façon simple d’apprendre à se connaitre comme lecteur et lectrice.

 

L’américaine Rudine Sims Bishop a popularisé ces expressions au début des années 1990. Les livres-miroirs nous présentent notre réalité, en tout ou en partie: un personnage qui nous ressemble, un lieu que nous connaissons bien, des expériences que nous avons déjà vécues. L’intérêt de lire des livres-miroirs est de pouvoir s’identifier au personnage, de prédire ses réactions et de mieux se comprendre soi-même. Les livres-fenêtres, quant à eux, nous ouvrent sur une réalité différente de la nôtre. L’intérêt de ce type d’œuvres est d’apprendre sur le monde qui nous entoure et de développer son empathie à l’égard des autres.

Dans un premier temps, je présente les concepts aux élèves avec le soutien d’une image de miroir et d’une image de fenêtre. Puis, je donne des exemples à partir de deux livres que j’ai lu dernièrement: « Le petit astronaute est une bande-dessinée fenêtre pour moi: elle présente la vie d’une famille avec un enfant ayant un handicap. J’ai beaucoup appris sur les défis qui les attendent, mais surtout sur l’amour infaillible d’un parent envers son enfant. J’ai aussi lu Je voudrais te dire, un album jeunesse portant sur le deuil. Moi aussi, j’ai déjà perdu un être cher, alors j’ai vraiment pu me mettre dans la peau du petit renard. »

Dans un deuxième temps, j’invite les élèves à partir à la recherche d’un livre-miroir parmi ceux de leur bac de livres ou de la classe et d’un livre-fenêtre. Dans les jours suivants, je les invite à ressortir leur toile identitaire (ou à la concevoir si elle n’a pas été faite cette année). Puis, au fil de nos lectures, on y ajoute des éléments que nous apprenons sur nous-mêmes. L’album Mon chat ressemble à mon papa est idéal pour amorcer cette réflexion puisqu’il présente plusieurs caractéristiques simples auxquelles les enfants peuvent, ou non, s’identifier.

Un canevas de toile identitaire disponible dans l’article d’Anne-Sophie.

Je terminerai l’année en revenant souvent sur ces concepts: les élèves partageront un livre-fenêtre à un autre copain, feront une liste des livres-miroirs et des livres-fenêtres dans leur journal de lecteur et continueront d’ajouter à leur toile identitaire des éléments au fil de leurs lectures. Parce que lire, ça nous fait grandir et nous rend de meilleures personnes.

 


Pour vous procurer les oeuvres dont il fait mention dans l’article, c’est ici…