par Caroline Côté

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Depuis un peu plus d’un mois maintenant, nous apprenons à connaitre nos lecteurs. Nous avons su dresser un portrait sommaire de leurs forces et de leurs défis. Une fois ce bilan effectué, un plan de match commence à se dessiner dans notre tête : les dispositifs qui seront privilégiés pour aider tous nos élèves, les stratégies à mettre de l’avant, les outils visuels qui seront nécessaires. Certaines années, cette étape importante se fait instinctivement. À d’autres moments, le chemin peut être un peu plus ardu.

Dernièrement, j’ai relu certains passages du classique ouvrage de Jocelyne Giasson : La lecture – de la théorie à la pratique. Dans ce dernier, l’auteure met de l’avant l’approche équilibrée et ce qu’elle sous-tend. Selon cette conception, l’équilibre renvoie à l’idée d’harmonie entre les besoins des élèves et le soutien qui leur est offert:

« Une approche équilibrée en lecture est une approche dans laquelle l’enseignant.e prend quotidiennement des décisions pertinentes quant à la meilleure façon d’aider chaque enfant à devenir meilleur lecteur: elle englobe tant les stratégies d’intervention, d’évaluation et de motivation. »

Dans l’optique où nous souhaitons planifier les prochaines semaines en ayant en tête les diverses réalités de notre classe, y a-t-il des principes qui peuvent donc nous guider pour s’assurer de cet équilibre ? Des principes sur lesquels s’appuyer, année après année ?

Voici ceux que j’ai retenus pour vous dans l’ouvrage :

1. Accorder une importance de choix aux textes diversifiés, de qualité, stimulants et accessibles

Des titres, vous en avez à la tonne en naviguant sur le blogue ! Il s’agit de la raison d’être même de J’enseigne avec la littérature jeunesse. Mettons les albums, les bds, les documentaires à l’honneur, et ce, au quotidien.

2. Respecter la zone proximale de développement des élèves

Planifions des activités qui vont un peu au-delà de ce que les élèves sont en mesure de faire. En d’autres termes, nivelons vers le haut, mais en s’assurant que les élèves aient les ressources nécessaires pour qu’ils puissent accomplir les projets proposés. En respectant cette zone, on s’assure ainsi de maintenir leur motivation, car ils se retrouvent devant des défis réalistes.

3. Offrir un étayage suffisant et diversifié en fonction des élèves 

Pour s’assurer de répondre aux besoins de tous nos élèves, il est nécessaire de varier notre étayage. L’étayage se définit par les différentes modalités de soutien offertes à l’apprenant (Bruner 1983). Pour s’assurer de cette diversité, il faut donc inévitablement varier les dispositifs que l’on utilise en classe. La lecture interactive, la lecture partagée, la lecture guidée en sont des exemples. Vous désirez une liste plus exhaustive de dispositifs et du niveau d’étayage qu’ils offrent ? Vous trouverez dans CET ARTICLE un rappel visuel prêt à être imprimé.  

4. Mettre à la disposition des élèves des représentations matérielles des apprentissages.

En d’autres termes, pour amener nos élèves à être autonomes, à découvrir et à connaitre ce qui va leur permettre d’évoluer en tant que lecteurs et lectrices, il est nécessaire de leur offrir un enseignement explicite. Cet enseignement doit transparaître dans notre classe. Pour ce faire, les outils visuels doivent avoir une place de choix, être bâtis avec eux afin qu’ils soient signifiants. Les tableaux d’ancrage sont d’excellentes représentations des apprentissages. Vous en trouverez plusieurs sur le blogue. Vous pouvez aussi aller relire l’article de Catherine juste ICI

5. Favoriser la création de liens entre ce qui est connu et entre les divers contenus.

Misons sur les connaissances antérieures. Pensons à faire des liens entre les différentes matières. Les lectures que nous faisons influencent inévitablement nos écrits, et vice versa. Les stratégies apprises pendant la lecture sont aussi pertinentes en science ou en univers social. En créant ainsi des liens, nous favorisons la rétention des apprentissages et rendons ces derniers signifiants aux yeux des élèves.

6. Miser sur la répétition

La mémoire est une faculté qui oublie ! Par exemple, pour se rappeler comment analyser un personnage, pour identifier les thèmes ou le message de l’auteur, pour produire une appréciation approfondie d’une oeuvre, pour être un bon partenaire de lecture, il faut les comment, et surtout, des occasions fréquentes pour s’exercer (et encore plus pour vos élèves en difficulté !) Cette fréquence, échelonnée dans le temps, favorise la création de petits chemins vers la mémoire à long terme.

7. Viser autant la participation active de l’élève que la prise en charge plus structurée de l’enseignant.

Le principe parle de lui-même : assurons-nous d’offrir un modelage de qualité à nos élèves tout en leur proposant aussi des occasions de type observez-notez-discutez.

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Alors, quels principes mettez-vous déjà en place ? Lesquels souhaitez-vous mettre davantage en pratique ?

Cliquez sur l’image suivante pour un visuel des 7 principes prêt à être imprimé.

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Source citée dans l’article : Giasson, J., La lecture- Apprentissage et difficultés, Gaëtan morin éditeur, Chenelière Éducation, Montréal, 2011